Je suis trop sentimental pour regarder derrière moi et pas assez courageux pour regarder devant. La tête dans l’guidon. La vie au jour le jour avec un gros poil dans la main. Impossible de bouger, on est comme paralysé. Les jours se suivent, le temps change, mais rien n’avance. Comme quand t’es bourré et que t’essayes de remonter l’escalator à l’envers dans l’ métro. Je suis paumé, c’est un fait, je m’imagine même pas dans une semaine. Ma phrase intérieure fétiche ? « Demain, je bosse. » Si seulement j’avais une motivation, ou que je voyais le but de tout ça. M’enfin ces trucs là on les connaît qu’à la fin, ca fait partie du jeu, sinon quel est l’intérêt de jouer ? Enfin je mélange tout mais tout se mélange dans ma tête. Je sais pas vraiment où je suis, ni – avec tout ce qu’on m’a dit dernièrement – qui je suis.

Je devrais probablement réagir, créer moi-même mes propres repères et pas attendre qu’ils se pointent comme ça. Mais j’ai strictement aucune volonté. Pourtant, avant j’en avais. Elle s’est barrée j’sais pas où, j’ sais pas quand, ni avec qui. Il me semble qu’il m’en restait l’année dernière, mais déjà elle s’émoussait. Je sais pas non plus comment faire pour qu’elle revienne.


"Faut qu’j’me lève". "Faut qu’je bosse". "Faut que j’aille à la fac plus souvent". "Faut qu’j’trouve un rythme". "Faut qu’j’arrête d’me mettre la tête à l’envers 3 fois/semaine". "Faut qu’j’regarde devant au lieu d’regarder mes pieds". "Faut qu’j’trouve un taff". "Faut qu’je fasse du sport". "Faut qu’j’arrête de squatter l’ordi".

« Il faut », ça veut rien dire, et ça prouve déjà qu’on a aucune volonté.


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"Allongé sur son lit, les yeux fermés, il se laissa aller à une rêverie où il avait la maîtrise de sa vie."